ON T'OUBLIERA JAMAIS...
ON T'OUBLIERA JAMAIS
ARTICLE PUBLIE PAR LE "JOURNAL TOULOUSAIN" DE CETTE SEMAINE EN HOMMAGE A BRICE TATON
Depuis le drame de Belgrade, qui nous a confirmé que seule la bêtise humaine n'a ni limites ni frontières, Toulouse est devenue la capitale européenne voir mondiale du football alors qu'elle est connue pour être avant tout une ville de rugby. Il n'y a qu'à regarder les groupes crées sur les réseaux sociaux comme « Facebook » , où désormais près de 50 groupes portent le nom de Brice, pour s'en convaincre. Tous sont à remercier mais je tiens à mettre à l'honneur le premier crée (à priori) en Serbie, nommé « support to Brice Taton » et à remercier Ljiljana Makevic Tomic et Alexander Tomic pour leur engagement à rassembler des gens de la planète entière alors que Brice était sur son lit de souffrance. Virginie, la soeur de Brice, les a d'ailleurs rejoint comme administratrice du groupe. Sans oublier le site web www.brice-taton.com sur lequel on peut voir des photos de Brice, de l'enfance jusqu'à son dernier souffle. Depuis sa création le site a eu un premier livre d'or rempli avant la création d'un second et les hommages ont afflué du monde entier. On peut ainsi voir côte à côte les supporters de l'Inter et du Milan AC, du Barça et du Real, de Liverpool et de Manchester, du Celtic et des Rangers, de l'Ajax et de Feyenoord et bien d'autres unis dans la peine et désireux de rendre hommage à Brice.
Quant au match de dimanche, rien à retenir d'un point de vue sportif, le penalty de Monterrubio, un albigeois ayant la mauvaise habitude de scorer régulièrement face au « Tef », étant comme le résultat purement anecdotique.
Ce qui restera ce sont les chants en hommage à Brice plus de 30 minutes après le coup de sifflet final et le moment inoubliable quand sa famille est venue applaudir le virage Est. Quel courage! Quelle dignité! Quel échange d'amour entre cette merveilleuse famille et les supporters qui ne voulaient pas arrêter leurs chants. Car oui, c'était de l'amour qui passait de la pelouse à la tribune et, vu sa famille, Brice ne pouvait être que quelqu'un de merveilleux comme l'était ce moment. Pour vous la famille Taton, un seul mot me vient à l'esprit: Respect.
Les Lorientais sont repartis, les Toulousains sont rentrés chez eux sans voix mais j'aimerais passer un message à Christian Gourcuff, l'entraineur des « Merlus ». Pourrait-il donner la bonne idée à son fils, Yoann, de marquer le but de la victoire pour l'équipe de France le 11 juillet prochain à Johannesburg et d'enlever son maillot bleu pour dévoiler au monde entier le tee-shirt des Indians floqué « Brice »? Ce serait le plus bel hommage qu'on puisse lui rendre à l'occasion du prochain « Mondial ».
Quant à l'autre message, c'est au président Sadran que j'aimerais le passer. Pourquoi ne pas donner le nom de Brice Taton a un équipement du TFC, peu importe qu'il s'agisse de la tribune Est, du centre de formation, de l'esplanade face au Stadium, peu importe. Ce serait bien la moindre des choses pour rendre hommage à un garçon de 28 ans qui a uni sous son nom et celui du TFC l'ensemble du football mondial.
Ainsi le chant des Indians que Paul faisait chanter dimanche dernier serait vrai pour les générations à venir qui devront elles aussi lutter contre la violence dans et autour des stades: « Brice, on t'oubliera jamais »!
Philippe DAVID