LE BERET VERT ET LE PIN'S ROUGE
LE BERET VERT ET LE PIN'S ROUGE
Il s'appelait René Peychou et habitait Portet sur Garonne, dans la banlieue sud de Toulouse. Les médias nationaux n'ont pas dit le moindre mot sur son suicide le 6 mars dernier mais nous savons tous que les médias nationaux ne nous disent que ce qu'ils veulent bien nous dire... René Peychou avait 83 ans et il a commis l'irréparable deux jours après avoir reçu le rejet de sa demande de Légion d'Honneur par le Ministère de la Défense au motif officiel qu'il avait un casier judiciaire sans qu'on nous dise ce qu'il y avait dans ce casier judiciaire...
Pourtant, les états de service de René Peychou étaient pour le moins brillants.Résistant au sein du Corps Franc Pommiès dès 1943 (Corps Franc Pommiès qui, après avoir activement participé à la libération du Sud-Ouest, participa à la libération de l'Alsace et prit la ville de Stuttgart en Avril 1945), il s'engagea dans la Légion Étrangère, qui elle a un Honneur, en 1946. Grièvement blessé en Indochine en 1947, il passa quatre ans et demi dans les geôles du Viet-Minh. René Peychou était décoré de la Médaille Militaire et invalide de guerre à 100%. De tels états de service auraient mérité, à mon avis, la Légion d'Honneur.
Plus en tout cas que Sainte Ingrid Betancourt, décorée dans la promotion du 14 juillet dernier, qui, outre le fait qu'elle n'ait rien fait pour la France, est apparue sous son vrai jour dans le livre écrit par les otages américains qui étaient détenus avec elle.
Plus en tout cas que Michel Leeb, décoré dans la promotion du 1er janvier dernier, à qui la France sera éternellement reconnaissante de savoir contre quels insectes utiliser Baygon jaune et contre quels insectes utiliser Baygon vert. Mais peut-être fût il décoré non pas pour ses qualités de vendeur d'insecticide mais pour ses talents littéraires, résumés dans le sketch "l'Africain", qui resteront dans la mémoire collective quelque part entre Verlaine et Molière...
Plus en tout cas que Bernadette Chirac, décorée cette semaine, du pin's rouge baptisé Légion d'Honneur. D'ailleurs, à quel titre a été décorée Bernadette Chirac?
Au titre des "pièces jaunes"? Qu'on la donne alors à tous les bénévoles qui oeuvrent aux "restos du coeur", à ceux qui vont visiter des enfants malades dans les hopitaux, à celles et ceux qui aident les malheureux sans se faire de pub et qui ne profitent pas de la générosité des autres pour dormir dans des 4 étoiles et faire le tour de France aux frais des généreux donateurs.
Au titre d'ex-première dame de France? On n'ose pas y penser.
De Conseiller Géneral de la Corrèze? Ce serait grotesque même si, en France, il faut s'attendre à tout.
Peut-être est-ce pour la récompenser d'avoir dépensé 4000 francs de frais de bouche par jour pendant des années à la Mairie de Paris tout en gardant la ligne ce qui, il faut l'avouer, met à mal toute rationalité tant en termes de diététique et de métabolisme qu'en termes de gestion de l'argent public...
Je ne sais pas ce qu'il y avait dans le casier judiciaire de René Peychou mais, à moins qu'il s'agisse d'un crime de sang ou d'un viol, ses états de service auraient mérité le pardon, pardon qui a été accordé par Nicolas Sarkozy à Jean-Charles Marchiani, pourtant condamné pour des actes particulièrement graves de corruption en arguant de son action pour la libération des otages du Liban en 1988 mais il est peut-être, dans la France de 2009, moins valorisant d'avoir combattu les Waffen SS et le Viet-Minh que d'avoir libéré contre rançon des journalistes pour qui toute la France se mobilisait à l'époque.
Que René Peychou repose en paix au milieu de ceux qui ont servi la France. Son Béret Vert et sa Médaille Militaire ont définitivement bien plus de valeur que ce pin's rouge qu'on donne à n'importe qui...
Philippe DAVID
Baygon vert
envoyé par Fine-Bouche

Il s'appelait René Peychou et habitait Portet sur Garonne, dans la banlieue sud de Toulouse. Les médias nationaux n'ont pas dit le moindre mot sur son suicide le 6 mars dernier mais nous savons tous que les médias nationaux ne nous disent que ce qu'ils veulent bien nous dire... René Peychou avait 83 ans et il a commis l'irréparable deux jours après avoir reçu le rejet de sa demande de Légion d'Honneur par le Ministère de la Défense au motif officiel qu'il avait un casier judiciaire sans qu'on nous dise ce qu'il y avait dans ce casier judiciaire...
Pourtant, les états de service de René Peychou étaient pour le moins brillants.Résistant au sein du Corps Franc Pommiès dès 1943 (Corps Franc Pommiès qui, après avoir activement participé à la libération du Sud-Ouest, participa à la libération de l'Alsace et prit la ville de Stuttgart en Avril 1945), il s'engagea dans la Légion Étrangère, qui elle a un Honneur, en 1946. Grièvement blessé en Indochine en 1947, il passa quatre ans et demi dans les geôles du Viet-Minh. René Peychou était décoré de la Médaille Militaire et invalide de guerre à 100%. De tels états de service auraient mérité, à mon avis, la Légion d'Honneur.
Plus en tout cas que Sainte Ingrid Betancourt, décorée dans la promotion du 14 juillet dernier, qui, outre le fait qu'elle n'ait rien fait pour la France, est apparue sous son vrai jour dans le livre écrit par les otages américains qui étaient détenus avec elle.
Plus en tout cas que Michel Leeb, décoré dans la promotion du 1er janvier dernier, à qui la France sera éternellement reconnaissante de savoir contre quels insectes utiliser Baygon jaune et contre quels insectes utiliser Baygon vert. Mais peut-être fût il décoré non pas pour ses qualités de vendeur d'insecticide mais pour ses talents littéraires, résumés dans le sketch "l'Africain", qui resteront dans la mémoire collective quelque part entre Verlaine et Molière...
Plus en tout cas que Bernadette Chirac, décorée cette semaine, du pin's rouge baptisé Légion d'Honneur. D'ailleurs, à quel titre a été décorée Bernadette Chirac?
Au titre des "pièces jaunes"? Qu'on la donne alors à tous les bénévoles qui oeuvrent aux "restos du coeur", à ceux qui vont visiter des enfants malades dans les hopitaux, à celles et ceux qui aident les malheureux sans se faire de pub et qui ne profitent pas de la générosité des autres pour dormir dans des 4 étoiles et faire le tour de France aux frais des généreux donateurs.
Au titre d'ex-première dame de France? On n'ose pas y penser.
De Conseiller Géneral de la Corrèze? Ce serait grotesque même si, en France, il faut s'attendre à tout.
Peut-être est-ce pour la récompenser d'avoir dépensé 4000 francs de frais de bouche par jour pendant des années à la Mairie de Paris tout en gardant la ligne ce qui, il faut l'avouer, met à mal toute rationalité tant en termes de diététique et de métabolisme qu'en termes de gestion de l'argent public...
Je ne sais pas ce qu'il y avait dans le casier judiciaire de René Peychou mais, à moins qu'il s'agisse d'un crime de sang ou d'un viol, ses états de service auraient mérité le pardon, pardon qui a été accordé par Nicolas Sarkozy à Jean-Charles Marchiani, pourtant condamné pour des actes particulièrement graves de corruption en arguant de son action pour la libération des otages du Liban en 1988 mais il est peut-être, dans la France de 2009, moins valorisant d'avoir combattu les Waffen SS et le Viet-Minh que d'avoir libéré contre rançon des journalistes pour qui toute la France se mobilisait à l'époque.
Que René Peychou repose en paix au milieu de ceux qui ont servi la France. Son Béret Vert et sa Médaille Militaire ont définitivement bien plus de valeur que ce pin's rouge qu'on donne à n'importe qui...
Philippe DAVID
Baygon vert
envoyé par Fine-Bouche

