LA MEMOIRE COURTE
LA MEMOIRE COURTE
La nouvelle à laquelle on pouvait s'attendre est tombée hier: La terroriste italienne Marina Petrella pourra rester en France, malgré sa demande d'extradition par l'Italie où elle a été condamnée à la réclusion à perpétuité pour le meurtre d'un policier.
Je m'étais déjà exprimé sur ce sujet le 6 août dernier dans un billet intitulé "totalement incompréhensible" mais la confirmation de cette absolution me laisse pantois. On peut bel et bien parler d'absolution, Marina Petrella n'ayant été incarcérée que 4 ans malgré la gravité de ses crimes, la France lui garantissant l'impunité jusqu'à la fin de ses jours. La moindre des choses eût été qu'elle purge sa peine en Italie, pays dans lequel des familles de victimes attendent toujours que Petrella paie sa dette envers la société. Rappelons simplement que l'Italie est un pays démocratique et un état de droit qui n' a pas de leçons à recevoir de la France.
Cependant, le pire est la manière dont les choses se sont passées. On a appris hier, suite à un communiqué de l'Elysée (on serait tenté d'écrire du Château), que Marina Petrella ne serait pas extradée. Pourtant, intéressée était informée dès mercredi dernier de sa non extradition par Carla Bruni-Sarkozy et sa soeur, la réalisatrice Valeria Bruni-Tedeschi. Il est surprenant de voir que désormais, en France, les terroristes en voie d'extradition apprennent des décisions les concernant ni par des juges ni par des policiers mais par la femme et la belle soeur du président en exercice mais peut-être sommes nous passés de l'état de droit à la monarchie absolue sans nous en rendre compte...
Mon ami blogueur Patrick Crasnier était en Italie ce weekend et m'a raconté l'indignation justifiée des italiens. Que dirions nous si Carlos ou des membres d'Action Directe se "la coulaient douce" en Italie? Nous serions indignés, à juste titre.
Rappelons simplement pour terminer ce billet que c'est pour avoir fui la menace des Brigades Rouges que la famille Bruni est en France depuis une trentaine d'années. Il est donc bizarre de voir aujourd'hui la compassion de deux membres de cette famille pour ces assassins comme il est surprenant de voir Nicolas Sarkozy, qui répétait pendant sa campagne présidentielle qu'il penserait aux victimes avant de penser aux coupables, prendre une telle décision.
Manifestement, certains ont la mémoire courte.
Philippe DAVID