LE PIRE EST PEUT-ETRE A VENIR
LE PIRE EST PEUT-ETRE A VENIR
Le cataclysme qui frappe la finance mondiale depuis plusieurs semaines était prévisible: on ne pouvait pas imaginer qu'une bulle spéculative concentrée sur l'immobilier puisse durer éternellement. La bulle spéculative de l'immobilier a donc éclaté comme avait éclaté avant elle la bulle internet.
Tout a été fait depuis plusieurs semaines pour "remonter le moral" des marchés financiers avec le plan Paulson aux USA et la réunion du "G4" en Europe pourtant toutes les bourses du monde restent dans le rouge. Paris a baissé de près de 10% hier tandis que New-York a perdu 5% aujourd'hui. Comment expliquer une telle crise de confiance alors que le trésor américain a signé un chèque en blanc de 750 milliards de dollars et que les gouvernements européens ont garanti aux déposants que l'état les couvrait pour le moindre euro qui serait perdu en cas de faillite d'une banque?
L'absence de retour de confiance a une explication très rationnelle: les marchés n'aiment pas l'incertitude et la situation des USA est bien pire que ce qu'on imagine de ce côté de l'atlantique.
Quelques chiffres pour donner une image de la situation:La dette de l'état fédéral atteignait 80% du PIB avant le plan Paulson, elle ne tardera pas a représenter 100% du PIB avec le plan Paulson; la dette des ménages américains atteint près de 110% du PIB, les ménages américains ayant aujourd'hui un taux d'épargne négatif de 0.4%!; la dette des entreprises américaines atteint près de 210% du PIB, les trois géants de l'automobile, GM,Ford et Chrysler cumulant à eux trois près de 500 milliards de dollars de dettes! Comment espérer redresser un secteur bancaire aux abois quand, outre l'état, les particuliers et les entreprises vivent à crédit et n'ont donc pas les fonds pour renflouer ce même secteur bancaire? Vu la situation il n y a pas de solution miracle.
De plus, les conséquences de cette première crise risquent d'être plus graves que prévu, une crise invisible pour le grand public étant certainement en train de se préparer: la crise des LBO.
Les LBO (en anglais Leveraged Buy-Out - rachat par effet de levier) ont en effet permis à des gens de racheter des entreprises sans les payer comme des particuliers avaient acheté des maisons sans les payer avec les subprimes. En fait, les LBO sont la copie quasi conforme des subprimes mais au niveau du rachat d'entreprises. Ce système permet de racheter une entreprise en amenant 50% du montant environ pour rembourser la suite avec les dividendes que la société est censée redistribuer. Les LBO ont donc besoin d'une forte rentabilité à court terme pour que les actionnaires puissent faire face aux échéances de remboursement mais le ralentissement économique actuel va faire baisser mécaniquement les profits des entreprises, donc les dividendes, donc va créer un problème de remboursement de ces LBO exactement comme ce fût le cas pour les ménages étranglés par la hausse des taux des subprimes!
Ce risque majeur pour l'économie mondiale, qu'on pourrait comparer à la réplique d'un séisme, est patent puisque les banques américaines refusent désormais de les financer pour la bonne et simple raison qu'elles en possèdent au moins 300 milliards de dollars qui ont été camouflés dans des produits financiers destinés à devenir des titres pourris (junk bonds), exactement comme les subprimes! Il va de soi que des banques ailleurs dans le monde possèdent ce type de produits financiers et il ne serait pas étonnant qu'on en entende parler d'ici peu de temps auquel cas le krach de 1929 ressemblerait à l'explosion d'un pétard face à la bombe d'Hiroshima.
Malheureusement, le pire est peut-être à venir.
Philippe DAVID
Le cataclysme qui frappe la finance mondiale depuis plusieurs semaines était prévisible: on ne pouvait pas imaginer qu'une bulle spéculative concentrée sur l'immobilier puisse durer éternellement. La bulle spéculative de l'immobilier a donc éclaté comme avait éclaté avant elle la bulle internet.
Tout a été fait depuis plusieurs semaines pour "remonter le moral" des marchés financiers avec le plan Paulson aux USA et la réunion du "G4" en Europe pourtant toutes les bourses du monde restent dans le rouge. Paris a baissé de près de 10% hier tandis que New-York a perdu 5% aujourd'hui. Comment expliquer une telle crise de confiance alors que le trésor américain a signé un chèque en blanc de 750 milliards de dollars et que les gouvernements européens ont garanti aux déposants que l'état les couvrait pour le moindre euro qui serait perdu en cas de faillite d'une banque?
L'absence de retour de confiance a une explication très rationnelle: les marchés n'aiment pas l'incertitude et la situation des USA est bien pire que ce qu'on imagine de ce côté de l'atlantique.
Quelques chiffres pour donner une image de la situation:La dette de l'état fédéral atteignait 80% du PIB avant le plan Paulson, elle ne tardera pas a représenter 100% du PIB avec le plan Paulson; la dette des ménages américains atteint près de 110% du PIB, les ménages américains ayant aujourd'hui un taux d'épargne négatif de 0.4%!; la dette des entreprises américaines atteint près de 210% du PIB, les trois géants de l'automobile, GM,Ford et Chrysler cumulant à eux trois près de 500 milliards de dollars de dettes! Comment espérer redresser un secteur bancaire aux abois quand, outre l'état, les particuliers et les entreprises vivent à crédit et n'ont donc pas les fonds pour renflouer ce même secteur bancaire? Vu la situation il n y a pas de solution miracle.
De plus, les conséquences de cette première crise risquent d'être plus graves que prévu, une crise invisible pour le grand public étant certainement en train de se préparer: la crise des LBO.
Les LBO (en anglais Leveraged Buy-Out - rachat par effet de levier) ont en effet permis à des gens de racheter des entreprises sans les payer comme des particuliers avaient acheté des maisons sans les payer avec les subprimes. En fait, les LBO sont la copie quasi conforme des subprimes mais au niveau du rachat d'entreprises. Ce système permet de racheter une entreprise en amenant 50% du montant environ pour rembourser la suite avec les dividendes que la société est censée redistribuer. Les LBO ont donc besoin d'une forte rentabilité à court terme pour que les actionnaires puissent faire face aux échéances de remboursement mais le ralentissement économique actuel va faire baisser mécaniquement les profits des entreprises, donc les dividendes, donc va créer un problème de remboursement de ces LBO exactement comme ce fût le cas pour les ménages étranglés par la hausse des taux des subprimes!
Ce risque majeur pour l'économie mondiale, qu'on pourrait comparer à la réplique d'un séisme, est patent puisque les banques américaines refusent désormais de les financer pour la bonne et simple raison qu'elles en possèdent au moins 300 milliards de dollars qui ont été camouflés dans des produits financiers destinés à devenir des titres pourris (junk bonds), exactement comme les subprimes! Il va de soi que des banques ailleurs dans le monde possèdent ce type de produits financiers et il ne serait pas étonnant qu'on en entende parler d'ici peu de temps auquel cas le krach de 1929 ressemblerait à l'explosion d'un pétard face à la bombe d'Hiroshima.
Malheureusement, le pire est peut-être à venir.
Philippe DAVID